Article sur Agora Vox au sujet de l'émission "Ce soir ou jamais" sur France 3 le 10 mars 2009
Extraits:
Le service audiovisuel public avait réservé à ses courageux téléspectateurs, en cette fin de soirée du mardi 10 mars, l’une de ces heureuses surprises, que l’on ne peut guère voir ailleurs : un débat politico-philosophique improbable et riche en enseignement sous la conduite d’un journaliste impeccable...
Bayrou sur France 3, Frédéric Taddeï, donc « Ce soir ou jamais », « l’actualité vu par la culture » comme dit son slogan. L’émission commence (enfin, recommence pour nous heureux internautes), et là, la (divine) surprise : impossible de se détacher d’un débat hors du temps. Après un retour intéressant sur le parcours politique plutôt original de son invité politique, l’animateur passe la parole à Régis Debray, auteur d’un nouveau livre sur la fraternité, et l’émission décolle. Entre le philosophe engagé, de gauche, ancien soutien de Jean-Pierre Chevènement, et le politique agrégé des lettres classiques, s’établit un dialogue passionnant sur les valeurs, sur « l’inscription culturelle du politique ».
Par ses réflexions et son questionnement, le philosophe parvenait à extraire du politique le fondement de son engagement, moment rare à la télévision, éclairant ainsi pour le téléspectateur des éléments déterminants bien mieux qu’aucun journaliste politique jusqu’ici. Sous cet angle, l’oméga politique de François Bayrou, « l’humanisme », acquérait une épaisseur inattendue, et un contraste passionnant avec les visions Sarkozystes ou socialistes.
Relancé par Jean-François Sirinelli, puis de façon plus pressante par Olivier Duhamel sur ses options futures de gouvernement et de positionnement politique, François Bayrou répondait en prenant, de façon assez surprenante, un positionnement très gaulliste. Le retour sur ses différences de valeurs avec le Président de la République, sur le clivage droite-gauche, sur l’existence d’un modèle de société « des inégalités croissantes » ces 20 dernières années, ou sur le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, laissaient à Régis Debray le mot de la fin : « Pour Sarkozy, l’occident c’est l’Amérique ; pour Bayrou, l’occident c’est l’Europe ».
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