PARIS (AFP) — Le président du Mouvement Démocrate (MoDem) François Bayrou a qualifié mardi de "dérapage" l'interpellation controversée du journaliste de Libération Vittorio de Filippis, estimant que le pouvoir en place a créé "un climat propice à ce genre de dépassement des bornes".
"Je trouve que c'est un dérapage qui prend désormais l'allure d'une habitude. On a l'impression que ça se multiplie, on a l'impression que ça s'aggrave", a déclaré sur RTL M. Bayrou, dénonçant "des atteintes à l'Etat de droit élémentaire".
"On a créé un climat", selon lui, "propice à ce genre de dépassement des bornes et je crois que c'est grave".
Le leader centriste a souhaité que Nicolas Sarkozy désavoue "de manière explicite" les deux ministres Rachida Dati (Justice) et Michèle Alliot-Marie (Intérieur) qui "ont justifié ce qui s'était passé dans cette arrestation".
En justice, "il y a un principe fondamental", "le principe de proportionnalité". Or "il n'y a aucune proportionnalité entre le fait que quelqu'un soit accusé parce que, sur son site, un internaute a dit quelque chose qui portait atteinte, semble-t-il, à quelqu'un, et puis le fait qu'on vienne l'arrêter au petit matin dans ce déploiement de violence, de brutalité, en tout cas d'irrespect", a poursuivi le député des Pyrénées-Atlantiques.
Evoquant des atteintes à "l'indépendance des médias auxquels on porte un coup extrêmement fort" avec la réforme de l'audiovisuel public", M. Bayrou a jugé que "ce sont des principes fondamentaux d'un pays comme le nôtre qui sont ainsi méprisés, poussés sur le bord de la route".
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