vendredi 5 décembre 2008

Reims / Législative partielle François Bayrou : « La séparation des pouvoirs est menacée »

Je me suis balladé à Reims dimanche matin et j'ai vu nos militants du Modem en train de tracter au magnifique marché de Noël, donc c'est avec intêret que j'ai lu l'article qui est paru dans l'Union et que je reproduis ci-dessous.

"Pendant deux jours à Reims, le président du MoDem soutient la candidature de Franck Noël à la législative partielle de dimanche sur la 1re circonscription de la Marne.

Le MoDem aujourd'hui, combien de bataillons ?

François Bayrou : Ils sont nombreux, entre 40.000 et 50.000 militants. C'est plus qu'on en a jamais eus. C'est très encourageant au moment où le pouvoir montre la réalité de son projet de société, incompatible avec les attentes des Français, et au moment où le PS a montré sa vraie nature.

Êtes-vous satisfait d'avoir contribué à le diviser lors du congrès de Reims ?

F.B. : En créant un centre indépendant ouvert au-delà de ses frontières, je savais qu'on ferait bouger les lignes. Le congrès du PS s'est achevé sur une décision de fermeture. Or, lorsque le moment sera venu de construire face à Sarkozy, un nouveau modèle de société, il faudra rassembler tout le monde. Ce qui se produit au PS me conforte dans mes choix. Un jour, il faudra choisir entre le rassemblement et le sectarisme.

Si Mme Royal revenait jouer de la mandoline sous vos fenêtres, vous ouvririez-vous cette fois ?

F.B. : Lorsque l'heure du choix viendra, les Français auront deux options s'ils ne veulent pas continuer avec le pouvoir actuel. Celle du PS et celle du MoDem. Le devoir de celui qui participera au deuxième tour sera de rassembler au-delà des étiquettes. C'est pourquoi le congrès du PS était si surprenant et éloigné des réalités politiques.

Quelle est votre stratégie pour préparer 2012 ?

F.B. : Je suis pour l'affirmation quotidienne de valeurs, d'idées, de propositions qui permettront aux Français de faire leur choix. Mais je ne ferai pas d'accords d'appareils. Je trouve cela détestable. On a vu ce que cela avait d'artificiel à l'époque de la gauche plurielle.

Comment jugez-vous l'action de Nicolas Sarkoy face à la crise financière ?

F.B. : Il a été présent et actif. Je ne lui ferai pas des querelles qu'il ne mérite pas. Mais derrière le rideau de fumée de la crise, se met en place un projet de société que je ne peux pas accepter : travail du dimanche, retraite à 70 ans, mainmise sur l'audiovisuel public… Une société qui a le profit pour principe et qui met la main sur tout ce qui devrait indépendant : la justice, la presse, l'audiovisuel.

Les libertés seraient-elles menacées ?

F.B. : N'employons pas de mots excessifs. Ce qui est menacé, c'est la séparation des pouvoirs, l'indépendance de l'information… Et ce n'est pas acceptable. Vous avez proposé le dépôt d'une motion de censure sur la réforme de l'audiovisuel.

Le PS dénonce une surenchère de votre part…

F.B. : Mais il sera bien obligé de suivre ! Quel républicain peut considérer que cette réforme n'est pas une décision grave ? Si on ne censure pas le gouvernement là-dessus, quand le fera t-on ? On a là l'occasion d'alerter le pays et d'organiser un débat solennel. Refuser cette motion de censure, revient à dire que ce projet est banal. Or, il ne l'est pas. Pas un seul pays démocratique n'a mis à ce point la main sur la télé publique. La nomination du président et des directeurs de chaîne par le pouvoir, l'obligation de faire la quête chaque année devant l'Assemblée, c'est un retour en arrière de 35 ans.

Mais vous n'avez jamais amendé ce texte !

F.B. : Il n'y a pas d'amendement qui tienne. Il faut combattre ce projet dans sa totalité."

Recueilli par Gilles Grandpierre.

Pour en savoir plus sur les législatives partielles à Reims vous pouvez consulter le site web de L'Union : http://www.lunion.presse.fr.

Je suis grand amateur de journaux et L'Union est un des rares qui ne pratiquent pas la langue de bois dans ses éditos.

John

Aucun commentaire: