lundi 8 décembre 2008

Le témoignage d'un gendarme au sujet de la descente dans le centre de formation des apprentis d'Auch-Pavie

Dans un précédent article sur ce blog nous avons signalé le témoignage d'un professeur dans le Gers au sujet d'une descente de Gendarmes dans son école.

Sans parti pris et parce que le débat démocratique suppose la confrontation des opinions et parfois des versions des faits, voici ce que l’on peut lire sur le blog de Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération, qui s'occupe des questions militaires depuis une douzaine d'années.

http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/12/fouille-anti-dr.html

Fouille anti-drogue à Auch: la version du gendarme

A la suite de la polémique soulevée par la descente de gendarmes dans des établissements scolaires du Gers pour chercher des stupéfiants, que ma collègue Véronique Soulé racontait dans Libération, nous publions le témoignage d'un gendarme, responsable de l'intervention au centre de formation des apprentis d'Auch-Pavie [et non celle au collège de Marciac, où une première affaire a été révélée]. Voici la version des faits du Major Jeannyck Tribout, commandant de la Brigade territoriale autonome d'Auch.

"Le lundi 17 novembre 2008 de 10 h 30 à 12 h 00 sur la demande du directeur de l'école des métiers de AUCH/PAVIE et sur réquisition de madame le Procureur de la République à AUCH, une recherche de produits stupéfiants est organisée dans cet établissement. 18 classes sont prévues (274 étudiants âgés entre 17 et 30 ans ) sont concernés. 14 gendarmes + 2 maîtres de chiens sont en charge de ce contrôle. Je suis à la tête de ce groupe et responsable de ce contrôle. Lorsque nous entrons dans la classe de ce professeur [qui s'est exprimé sur les ondes de France Inter, ndlr], nous sommes 4 gendarmes et un chien de recherche STUP. Nous avons été précédé du directeur de l'établissement qui rentre le premier et explique le but de la visite.

Lorsque nous rentrons, nous disons bonjour, nous attendons toujours la réponse du professeur. Nous indiquons aux étudiants comment nous allons opérer et leur demandons de ne faire aucun geste brusque, ne pas regarder le chien dans les yeux et de le laisser travailler. A ce moment là ce professeur ouvre la fenêtre et déclare " en 50 ans de carrière je n'ai jamais vu çà, nous sommes dans un Etat policier "... Ce professeur à la cinquantaine ! Nous refermons la fenêtre. Pendant toute la durée du contrôle, le professeur tourne le dos à la classe, regarde par la fenêtre, il ne verra rien de cette intervention proprement dite et il n'adressera à aucun moment la parole à qui que ce soit, même pas pour soit disant défendre ses élèves. Le chien n'a agressé personne et n'a démoli aucun ordinateur ou vêtement. Il y a eu des fouilles/palpations de personnes qui ont été "marqués" par le chien avec leur accord. Aucune personne ne s'est retrouvée en caleçon. Lorsque les gendarmes ont quitté la classe l'un d'eux a effectivement dit " au revoir messieurs dames" car dans les classes précédentes il y avait des femmes, dans celle-ci il n'y en avait pas, mais il n'a jamais été dit "salut les filles". Ce que le professeur oubli de dire, c'est que lorsque nous avons quitté sa classe il a dit
aux élèves " ouvrez vite les fenêtres çà pue ".

"Lors de ce contrôle 6 étudiants ont été trouvés porteur de STUP dont un avec 34 grammes et une petite balance électronique sur lui pour la revente. (...) 1 mois 1/2 auparavant deux gendarmes(formateur relais anti drogue ) sont intervenus dans cet établissement pour faire de la prévention, c'est à dire informer du danger de la drogue sur la santé, sur les conséquences pénales, et ont averti les étudiants qu'il y aurait des contrôles".

Pour réagir, le Forum Secret défense de Libération.fr

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis allé voir les commentaires sur le blog secret défence et ils sont assez critiques de cet article. Par exemple "Spartacus" écrit :Pourquoi écrivez-vous "la version du gendarme" lorsqu'il ne s'agit pas du même évènement? C'est un petit glissement de sémantique qui vous permet de faire croire au lecteur qu'il s'agit du contrôle (effectué dans un autre établissement) que ce celui auquel vous faites réference!
Côté déontologie ce n'est pas terrible... C'est dommage j'aime pourtant bien vos papier mais celui-ci est de mauvaise foi.
On ne parle de "Version" que pour un même évènement pas un autre même si c'est dans la même région etc... Si vous n'avez pas la version des gendarmes qui ont fait le contrôle dans le lycée de l'article précedemment cité : titrez votre papier autrement."
"Marcel" est plus nuancé. Il écrit Enfin ce n'est pas la faute du blog mais de Libé qui a titré n'importe comment sur sa page d'accueil : et à lire les autres commentaires, beaucoup se font piéger et confondent les deux affaires. Libé pourrait faire un effort avec ses titres, ce n'est pas la première fois."
John G.