jeudi 30 avril 2009

François Bayrou lance son "J'accuse"

Extraits d'un entretien avec François Bayrou paru dans le quotidien Sud-Ouest ce matin:

"Sud-Ouest : Votre livre a un titre fort. Est-ce en référence à celui de François Mitterrand, 
« Le Coup d'État permanent » ?

François Bayrou. François Mitterrand, il y a plus de quarante ans, évoquait uniquement une question institutionnelle. Pour moi, aujourd'hui, la question est beaucoup plus large. En fait, il y a trois abus de pouvoir. Tout d'abord, sans plus s'embarrasser d'aucun principe - ne serait-ce que la loi -, le pouvoir actuel prend le contrôle de tout, depuis l'effacement du gouvernement jusqu'à l'humiliation du Parlement, en passant par la justice. Le deuxième, c'est qu'il a décidé d'imposer à la France une idéologie contraire à ce qui a fait notre histoire...

Sud-Ouest: Ce que vous appelez l'abandon du modèle républicain...

La Constitution définit très bien ce modèle en affirmant que la République est laïque, démocratique et sociale. Jamais il n'y a eu aussi peu de démocratie, jamais la laïcité n'a été autant attaquée sur ses principes et jamais le contrat social n'a été à ce point mis en cause. Et c'est ce moment que le pouvoir a choisi pour favoriser les inégalités. C'est un ébranlement de ce que nous avons de plus précieux, à l'école, à l'hôpital, dans la justice, dans les médias ou dans l'art...

Sud-Ouest: Mais la société française semble résister, si l'on en juge par les manifestations...

Les Français, qui se raidissent, ont l'impression qu'il n'y a aucune issue. Ce livre est fait pour leur montrer qu'ils ne sont pas tout seuls. Pour donner un coup de projecteur sur ce qui est en train de se passer réellement en France et qui ne durera pas.

Sud-Ouest: Vous évoquez également des « réseaux » qui se mettent en place...

C'est le troisième abus de pouvoir. Ces réseaux sont financiers, industriels, médiatiques et politiques. Dans tous les pays démocratiques du monde, il y a des lois pour empêcher cela - contre les trusts, les ententes, les concentrations. Je propose qu'on ne l'accepte pas."

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