lundi 26 janvier 2009

Les tours de Levallois-Perret: la ville exposée à 66M€ de pertes potentielles

Fitch est une agence de notation qui surveille la dette des emprunteurs municipaux, entre autres...

Voici un article en date du 10 novembre 2008 qui est explicite pour les non financiers :
  • Levallois détient 80% de la SEMARELP
  • Levallois a émis des Billets de Trésorerie (emprunt auprès d'institutionnels) à un taux, ce taux est donné en fonction du risque (soit la notation de Fitch).
  • Ces billets sont arrivés à échéance, et la ville doit se refinancer sur le marché et le marché n'est pas propice au crédit en ce moment.
  • L'argent de ces prêts sert à financer la SEMARELP le temps pour elle de vendre les droits sur les ZAC.
  • Si la vente ne se fait pas, la SEMARELP ne peut rembourser la ville qui elle, ne peut rembourser ses prêteurs institutionnels.
  • Cependant l'acheteur a un droit unilateral de rétractation et en ces temps de crise, le risque est fort.
Voici un communiqué de presse de Fitch (en anglais) du 21 janvier 2009 qui donne la notation actuelle de Fitch pour la ville de Levallois-Perret
  • Fitch devait donc revenir à mi-janvier pour étudier la faisabilité de la vente des droits à construire, le financement et enlever ou non sa "surveillance négative".
  • C'est ce qu'elle a fait le 21 janvier
  • La ville de Levallois s'est refinancée progressivement par de l'emprunt moyen terme, la SEMARELP ayant reçu un engagement ferme d'achat.
  • Cependant il y a une clause dans l'acte d'achat qui expose la SEMARELP à 66M€ de pertes potentielles.
  • Fitch surveillera la capacité de la SEMARELP à rembourser Levallois-Perret.

Donc il semble qu'il n'y ait pas eu de vente définitive à la fin de l'année 2008, et celle conclue récemment comprend une clause faisant reposer un risque de 66M€ sur la SEMARELP donc sur Levallois-Perret.

Plus de 1000€ de perte par Levalloisien... Ca parle!

Le financement de 100M€ de la ville de Levallois à été accordé par....

La Caisse des Dépôts et Consignations, autrement dit l'Etat, autrement dit le contribuable. Preuve que le refinancement de la ville est impossible auprès des banques...

Article du 15 janvier 2009 repris de l'Express : Coup de main de l'Elysée a Balkany

Le document de la Banque de France ci-dessous est également très parlant:
Une chose importante est à noter page 28 article 3, à savoir le taux de refinancement autorisé de l'émission des billets de trésorerie qui est du taux de base bancaire majoré de 100bp* (soit le taux BCE+1% maximum). C'est là nous pensons d'où vient les problèmes de refinancement de la ville car même si les taux sont aujourd'hui à 2%, il est impossible de trouver des financements sur le marché à 3%, d'où la nécessité pour Levallois de quémander aux amis un prêt de la CDC.
Nous pensons qu'il est important de signaler que le refinancement s'est fait auprès de l'Etat, ce qui témoigne de la fragilité de la situation financière de la ville.
Levallois-Perret aurait-elle contribué aux subprimes ? Levallois-Perret aurait-elle trop emprunté ? Comme ces milliers d'Américains victimes de l'endettement ?

A quand l'expropriation ?
*Définition de Wikipedia: Un point de base, expression venue directement de l'anglais basis point (abrégé en bp au singulier et bps au pluriel), désigne en langage économique et financier un centième de point de pourcentage. Cette expression a l'avantage de simplifier la discussion sur les variations de taux d'intérêt, entre autres.
Exemples : la différence entre 5,00% et 5,10% est de 10 points de base. Si une banque centrale fait passer son taux d'intérêt directeur de 7% à 8,5%, elle l'a relevé de 150 points de base.

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